5G : facilitation d’une opération chirurgicale simulée au CHU de Rennes

Bloc opératoire du CHU de Rennes

Santé et réseaux sans fil haut débit font bon ménage. Une expérimentation de transmission vidéo en 5G a été réalisée le 21 avril au CHU de Rennes, lors de la simulation d’une intervention chirurgicale en salle d’opération sans fil. Un mannequin, représentant un patient, a subi une intervention cardiaque réalisée par Erwan Donal, cardiologue, suivie à distance depuis Athènes, par le Docteur Alexandos Stefanidis.

Superposition d’images d’échographies et de radiographies transmises en 5G

Cette opération a été facilitée par la superposition d’images d’échographies et de radiographies par rayons X retransmises via la 5G à 26 GHz au travers d’une application de réalité augmentée employée par l’équipe médico-soignante. L’enjeu de cette expérimentation était d’obtenir une synchronisation parfaite des images pour augmenter la performance opérationnelle de la prise en charge médicale. Un décalage dans le temps risquerait d’induire un décalage dans l’espace du geste du praticien.

Plusieurs flux vidéo sans fil, utilisant un réseau expérimental 5G à 26 GHz, ont été mis en œuvre

Plusieurs flux vidéo sans fil, utilisant un réseau expérimental 5G à 26 GHz, ont été mis en œuvre pour obtenir ce résultat. Il y a eu la transmission d’un flux vidéo d’un échographe et d’une caméra HD fixe vers une application de réalité augmentée et un écran de visualisation destiné au chirurgien. Un flux est allé du serveur hébergeant l’application de réalité augmentée vers l’écran de la salle d’opération. Un dernier flux partait des lunettes connectées du chirurgien en salle d’opération vers l’ordinateur d’un confrère à distance. Cette expérimentation a été réalisée en partenariat avec AMA, b<>com, Nokia, Orange et Philips.

Ce type d’expérimentation s’explique car afin d’améliorer la prise en charge d’un patient en urgence vitale hors de l’hôpital, les médecins urgentistes ont très souvent besoin d’un avis médical voire d’une assistance au geste thérapeutique fournis par un expert qui se trouve à distance. Orange reconnaît que les réseaux de télécommunication actuels ne permettent pas de transmettre rapidement les données d’imagerie médicale sans détériorer leur qualité. L’opérateur propose l’usage de la 5G à 26 GHz dont le très haut débit et la faible latence doivent permettre d’envoyer ces données en temps réel, sans perte de qualité.

Fusion des images lors de l’expérimentation

Transmission de données depuis une ambulance via des lunettes connectées

En septembre 2021, les mêmes partenaires ont effectué un test de transmission de données en conditions réelles depuis une ambulance, à quelques kilomètres du CHU de Rennes. Tarik Cherfaoui, médecin urgentiste a réalisé une échographie cardiaque sur une simulation de patient dans une ambulance, guidé à distance par les équipes du CHU. Le docteur Erwan Donal, cardiologue, disposait d’images retransmises en temps réel par l’échographe de l’ambulance via le flux vidéo des lunettes connectées dont l’urgentiste est équipé, lunettes développées par la société AMA. Erwan Donal a alors guidé le médecin urgentiste sur l’orientation de la sonde et l’aider dans l’interprétation des résultats.

Transmission depuis une ambulance en septembre 2021

« L’utilisation de la 5G au sein du bloc est une promesse de supprimer les câbles tout en conservant une transmission de signal rapide »

« Les interventions médicales sont de plus en plus complexes et nécessitent l’utilisation de multiples dispositifs d’imagerie médicale » indique Erwan Donal, professeur, cardiologue au CHU de Rennes. « Les câbles de connexion constituent un risque pour les mouvements des personnels et leur concentration sur le geste. Ils empêchent le déplacement facile d’un équipement d’une salle à une autre. L’utilisation de la 5G au sein du bloc est une promesse de supprimer ces câbles tout en conservant une transmission de signal rapide et sécurisée » poursuit-il.

Pour ce test, l’équipementier Nokia a mis en place un réseau expérimental 5G privé sur la bande de fréquences des 26 GHz. Ce spectre de fréquences doit permettre d’augmenter significativement les débits en 5G, à des niveaux très supérieurs à ceux des fréquences 3,4 à 3,8 GHz. Dans le cadre d’applications médicales, cela doit servir à l’échange de données importantes en temps réel et de manière totalement fiable. Ce test a eu lieu dans le cadre du projet européen 5G-TOURS, financé par le programme H2020 de l’Union Européenne, et qui rassemble une trentaine d’acteurs publics et privés. L’objectif est de préfigurer les usages futurs des réseaux 5G dans les domaines du transport, du tourisme et de la santé.

Une trentaine de SAMU, SDIS, et HAD utilisent cette solution de réalité assistée

La société b<>com apporte une solution de cœur de réseau privé 5G. Cette première phase de test a permis la mise en place d’un réseau expérimental 5G privé sur le campus de b<>com et les équipes médicales ont pu transmettre les images médicales de la sonde échographique et des lunettes connectées à distance et sans perte de qualité.
« L’utilisation d’XpertEye [NDLR : la solution de lunettes connectées] par les services d’urgence accélère la compréhension de la situation, en traumatologie, neurologie, dyspnée, éruption cutanée, etc.» commente Guillaume Campion, Vice Président Produits & Partenariats chez AMA. « Une trentaine de SAMU, SDIS, et HAD ont déjà adopté cette solution de réalité assistée » conclut-il.


Bloc opératoire du CHU de Rennes

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