Affaire Facebook et Cambridge Analytica : les autorités anglaise et irlandaise enquêtent pour l’Europe

Suite à l’affaire de la collecte de données personnelles via Facebook et Cambridge Analytica,  les deux autorités principalement concernées en Europe sont aux commandes en ce qui concerne l’enquête, informe la Cnil.

Angleterre et Irlande

Il s’agit de l’autorité de protection anglaise (ICO), qui enquête s’agissant de Cambridge Analytica, dont le siège européen est à Londres, et de l’autorité de protection irlandaise, qui est pour sa part en investigation sur le volet concernant Facebook.

Ces deux autorités tiennent informées l’ensemble des autorités de protection européennes, dont la Cnil française, notamment dans le cadre des travaux de la « task force » coordonnant les diverses investigations européennes menées à l’encontre de Facebook depuis 2015 concernant sa politique de protection des données.

En complément, le G29 qui regroupe les autorités de protection des données des états de l’union européenne, a décidé, lors de sa plénière des 10 et 11 avril, la mise en place d’un sous-groupe dédié à la surveillance des pratiques des réseaux sociaux. Ce sous-groupe devra permettre de construire une stratégie sur le long terme vis-à-vis de ces acteurs.

76 Français au départ

Pour rappel, selon les informations publiées par la Cnil, entre 2013 et 2014 une application tierce développée par des chercheurs pour le compte de Cambridge Analytica a été installée par quelques centaines de milliers d’utilisateurs de Facebook dans le monde dont 76 Français.


Cette application, sous la forme d’un questionnaire de personnalité, demandait également accès aux informations du profil Facebook de l’utilisateur « à des fins de recherche ». Profitant des règles de la « graph API » de Facebook à cette époque l’application était alors capable de collecter également des informations personnelles concernant les amis Facebook de ces utilisateurs.

La « graph API » de Facebook est l’interface mise à disposition des développeurs informatiques tiers leur permettant d’interroger la base de données de Facebook des relations entre les utilisateurs. L’ensemble de ces données ont pu être utilisées à des fins de prospection politique par Cambridge Analytica.

200 000 Français à l’arrivée

Facebook a annoncé le 4 avril 2018 que 87 millions de personnes étaient concernées dans le monde dont environ 200 000 Français, 80% étant des citoyens américains.

L’action de la Cnil dans les semaines à venir s’inscrira dans ce cadre de coopération avec ses homologues européens. Pour rappel, la Commission a sanctionné Facebook en 2017, en raison de l’absence de consentement des internautes à la  combinaison massive de leurs données et à la collecte de leurs données de navigation via le cookie « datr ».

La Cnil rappelle aux utilisateurs quelles précautions adopter au quotidien sur les réseaux sociaux et sur l’utilisation d’applications tierces.

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