Les géants américains de la technologie, Meta (Facebook) et Google ont la cote chez Carrefour, sur les sujets de transformation informatique, d’application mobile, d’intelligence artificielle, de travail de groupe et de formation au digital. « Nous bâtissons un tout nouveau Carrefour digital. Dans ce nouveau Carrefour, le digital est une opportunité massive pour notre business » déclare Alexandre Bompard, PDG de Carrefour. Il a pris la parole à l’occasion de l’événement de présentation de sa stratégie digitale, le 9 novembre. Carrefour veut atteindre 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires en e-commerce en 2026 et 600 millions d’euros additionnels au résultat opérationnel courant par rapport à 2021 grâce au e-commerce, aux services financiers et à la vente de données marketing.
Chacun des 320 000 employés de Carrefour sera formé au digital
Pour réussir, Carrefour promeut une culture du « digital first » et va former ses employés en conséquence en faisant appel à Google. « Nous avons besoin que chacun chez Carrefour comprenne et utilise le digital au quotidien. C’est pourquoi nous lançons une Digital Retail Academy, soutenue par Google, pour que chacun des employés soit formé au digital en 2024 » annonce le PDG. Le distributeur va former 100 000 employés par an durant 3 ans.
Carrefour souhaite que chaque employé soit à l’aise dans l’usage du digital pour son métier au quotidien
En particulier, le digital va être mobilisé pour unifier les pratiques de travail via des espaces de travail numériques. « Nous voulons aussi transformer le travail quotidien chez Carrefour. Nous avons trouvé une manière puissante et engageante de le faire. Nous allons déployer la plateforme Workplace de Facebook, pour connecter nos 320 000 employés » déclare le PDG. « Nous allons ainsi connecter nos sièges à nos équipes de terrain, bâtir des communautés à tous les niveaux, amener de nouvelles idées » liste Alexandre Bompard. La plateforme de communication Workplace from Meta (Facebook) sera donc mise à disposition de l’ensemble des collaborateurs afin de fluidifier les échanges et encourager l’innovation.
Carrefour sera 100% dans le Cloud en 2026
Côté transformation de son informatique, Carrefour accélère avec Google comme plateforme Cloud de référence dans sa stratégie de « Cloud first ». « Nous serons une entreprise entièrement dans le Cloud en 2026 » promet Alexandre Bompard. Le tiers des actifs techniques du distributeur sont déjà dans le Cloud de Google. Carrefour annonce disposer du plus grand Data Lake d’Europe, avec 50 Péta octets de données (1 million de Go), qui correspondent à 8 milliards de transactions de son activité collectées sur les 3 dernières années.
« Je parle de milliards de données first party granulaires qui viennent directement de nos clients«
Ces informations viendront alimenter l’offre de données marketing et publicitaires à destination des marques, Carrefour Links. « Beaucoup d’acteurs paient de grosses sommes pour accéder à ce type de données » relève le PDG. « Nous sommes une entreprise riche de données. Il n’y a pas si longtemps, c’était quelque chose de théorique. Bien sûr nous n’en sommes seulement qu’aux débuts mais cela devient bien réel et c’est quelque chose d’important pour le futur » précise-t-il. Carrefour annonce 800 millions de visites sur ses plateformes digitales et une architecture technique unifiée au travers de tous ses pays. Le distributeur a gagné 3 millions de clients sur internet durant la pandémie de Covid.
Carrefour développe une super application mobile avec Facebook
Par ailleurs, Carrefour s’appuie sur Facebook afin de créer une nouvelle application, présentée comme une « super app », destinée à transformer ses clients qui achètent uniquement en magasin en clients omni-canaux qui dépenseront plus chez le distributeur. « C’est clé dans notre modèle économique. Nous allons focaliser nos équipes sur l’accélération de cette transformation » décrit Elodie Perthuisot, directrice du groupe Carrefour en charge de la donnée, du e-commerce et de la transformation digitale, qui a succédé à Alexandre Bompard, sur scène.
Carrefour veut passer de 800 millions de visites par an sur ses actifs digitaux à 2,5 milliards en 2026 et 30% de clients omni-canaux
La digital factory chez Carrefour, ce sont « des milliers de développeurs, UX, Product managers, Product owners, présents dans les pays clés, travaillant ensemble, avec des méthodes agiles à l’échelle et bâtissant le futur des parcours client ».Bâtir une digital factory de cette taille est une courbe d’apprentissage, reconnaît Elodie Perthuisot. « C’est une énorme transformation. Mais nous avons maintenant une expérience éprouvée. En France, nous avons doublé notre taux de conversion en 2 ans. Au Brésil, notre équipe a fait bouger 60% de notre production de crédit vers le digital » illustre-t-elle. La « super app » de Carrefour, c’est une expérience shopping taillée sur les besoins du client avec de nouveaux services en omni-canal.
Des courses réalisées en 5 minutes chrono grâce à la super app mobile
Avec la « super app », le client fait toutes ses courses alimentaires en 5 minutes chrono. Il y trouve tous ses coupons de réduction et de promotion au même endroit, il est livré à domicile, en livraison express, il récupère sa commande de manière simplifiée, en click and collect, et il y a des rappels personnalisés s’il oublie un produit. La « super app » permettra de faire le plein d’essence, de trier les produits selon leur Nutri-score et leur Eco-score, pour trouver des alternatives personnalisée plus « vertes » et plus « saines » pour son panier d’achat à un bon prix, et elle permettra de gérer le compte de sa carte Pass. « Le meilleur de Carrefour dans votre poche », résume-t-on chez Carrefour.
Les données servent à développer de nouveaux flux de revenus, tels que le retail média et les services financiers
Le nouveau Carrefour est alimenté par le digital et la donnée. « En mariant le offline et le online, cela vous donne une plus grosse part d’un plus gros gâteau. Mais en mariant le offline, le online et les données cela change significativement la donne » conclut le PDG. En tout, le e-commerce, le Retail média et les services financiers doivent générer 600 millions d’euros additionnels au résultat opérationnel courant en 2026 par rapport à 2021.