Chez le constructeur automobile Stellantis, le télétravail pourra atteindre 3 semaines par mois

La DRH de Stellantis demande à réfléchir sur les raisons de la venue sur site

Le constructeur automobile Stellantis, anciennement PSA (Peugeot Société Anonyme) avait fait sensation en annonçant en mai 2020 que le télétravail devait devenir la référence pour ses équipes mondiales sous l’impulsion de Xavier Chéreau, DRH du groupe PSA.

Télétravail jusqu’à 3 jours par semaine ou 3 semaines par mois

Un an plus tard, la DRH et les syndicats ont accouché d’un accord qui définit les nouvelles règles de présence au bureau pour les 18 000 salariés de Stellantis en France éligibles au télétravail, c’est à dire qui n’ont pas d’obligation d’être sur site pour la production. L’accord signé permet soit de télé-travailler jusqu’à 3 jours par semaine, soit jusqu’à 3 semaines par mois. Tout reste optionnel pour le salarié et réversible.

Une des difficultés sera l’aménagement des locaux de l’entreprise en fonction du nombre de salariés en télétravail

Côté indemnisations afin de payer les frais associés au télétravail, le tarif est fixé à 10 € par mois. PSA prévoit un remboursement de la moitié d’une facture de 300 € pour équiper son bureau à domicile. L’heure est maintenant à passer à la mise en œuvre. Une des difficultés sera l’aménagement des locaux de l’entreprise car pour l’heure les salariés n’ont pas encore déclaré combien de jours ils comptaient télé-travailler. PSA ne sait pas combien de personnes seront présentes dans ses locaux à chaque instant.

Le constructeur automobile a travaillé sur l’aménagement des espaces. L’entreprise va progressivement mettre en place 3 types d’espaces. Il y a des espaces collaboratifs destinés aux travaux de créativité et de brainstorming. Cet espace est très modulaire. Ensuite, on trouve des espaces plus collectifs, où l’on rencontre des équipes et d’autres directions de manière plus informelle. Et enfin, il y a les espaces individuels, où l’on peut avoir besoin de travailler derrière son ordinateur.

Le DRH demande que l’on réfléchisse aux raisons qui font que l’on vient sur site

« Ce qui est important c’est de travailler sur les raisons pour lesquelles on vient sur le site. On ne vient pas par habitude tous les jours sur son lieu de travail. On vient parce que l’on a une raison de rencontrer certaines personnes, de travailler en mode collaboratif, etc » commente Bruno Bertin, DRH de Stellantis France, sur le plateau de BFM, le 11 mai.
Chez Stellantis, l’heure est à la mise en place du projet. La direction estime être arrivée à un équilibre avec les syndicats.

« L’acte de passer au télétravail est un acte volontaire« 

Il est prévu de se revoir en octobre 2021, une fois que le projet aura pu être mis en place. « S’il y a lieu de faire des ajustements, on les fera » glisse Bruno Bertin. Dans le cadre du projet, aucun minimum de télétravail n’est imposé. « La législation l’exige et on respecte la législation. L’acte de passer au télétravail est un acte volontaire » reconnaît le DRH. Côté CFDT, on se félicite d’avoir bloqué l’obligation d’être en télétravail pour 70% du temps.

« Le volontariat reste la règle » souligne le syndicat. « Cela permet à chacun d’ajuster son niveau de télétravail »  ajoute l’organisation. Il sera aussi possible de travailler depuis un tiers lieu. La CFDT pointe que la direction avait voulu imposer le télétravail de manière détournée en faisant en sorte que les salariés n’aient droit qu’à 2 choix. Soit ils étaient volontaires pour le télétravail, et dans ce cas, ils s’engageaient sur 3 jours et demi par semaine. Sinon, ils n’étaient pas volontaires et n’avaient pas la possibilité du tout de faire du télétravail.

Les compensations financières doivent être améliorées selon la CFDT

En ce qui concerne les contreparties financières, elles ne sont pas au niveau considère la CFDT. « Lors des clauses de revoyure, nous comptons intervenir auprès de la direction pour améliorer ces compensations financières » annonce le syndicat. La CFDT mentionne notamment la possibilité de mettre l’employeur sous pression pour obtenir un fauteuil adapté. Quant aux espaces de travail, la CFDT souhaite éviter les dérives du flex-office, se traduisant par « le PC sur les genoux, dans un canapé aux couleurs flashies ». Xavier Chéreau a demandé aux DRH de tous les pays du groupe Stellantis de mettre en œuvre ce projet. Cela concerne tous les pays et l’ensemble de Stellantis. 18 000 salariés sont éligibles en France.


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