Détecter les ruptures en rayon par robot fait passer Auchan dans une autre dimension

L’usage d’un robot de surveillance des ruptures en rayons est un apport indéniable chez Auchan. C’est ce que souligne Nicolas Moignard, Digital InStore Project Manager chez Auchan Retail. Le robot de Trax Retail a été mis en œuvre dans un hypermarché d’Auchan au Portugal. Le responsable a pris la parole à l’occasion de l’événement Hub Forum, des 12 et 13 octobre.

Passage à un processus digitalisé de détection des ruptures de produits en rayons

Le robot détecte les manques dans les rayons et peut même vérifier les étiquettes de prix grâce à la reconnaissance d’image. « Nous sommes clairement passés dans une autre dimension en ce qui concerne la gestion des ruptures » déclare Nicolas Moignard. « Nous étions dans une situation en 100% papier, très rébarbative, sans processus. Nous sommes passés à quelque chose qui est entièrement digitalisé et géré par les collaborateurs avec un smartphone » décrit-il. Les ruptures magasin sont traitées avec un outil fourni par Trax et une intégration est réalisée avec la supply chain pour le traitement des ruptures. Il n’y a plus de processus manuel et les processus sont tracés.

La disponibilité des produits augmente de +3% et Auchan économise l’équivalent d’un emploi et demi

« Grâce aux photos et aux informations captées par le robot, ce sont plusieurs centaines de produits qui sont remis en rayon chaque jour » précise-t-il. Le robot passe à intervalles réguliers dans les allées, les clients réalisent même des selfies avec lui. Grâce au robot, Il y a 100 relevés de rayons imprimés par jour, 460 anomalies sont traitées quotidiennement. La disponibilité des produits augmente de +3%, et du temps d’opérateur est récupéré pour d’autres tâches, soit l’équivalent de 1,6 ETP (Equivalent temps plein).


Le robot apporte une information inédite aux équipes. « Il faut voir un magasin comme une fourmilière, on voit ce qui entre et ce qui sort, mais on ne voit pas trop ce qui se passe à l’intérieur » rappelle Nicolas Moignard. « Du coup, avec le robot, nous sommes capables d’aller capter cette information, ce que l’on appelle la ‘shelf data’ [NDLR : les données sur les rayons]. On peut l’utiliser en interne, pour les besoins du magasin » présente-t-il.

Une donnée disponible en temps réel et non à J+1

Il suggère même que cette donnée puisse être communiquée aux marques. « On peut éventuellement mettre cette data à destination des marques et des industriels » poursuit-il. Avantage clé, la donnée est récente. « Nous avons la donnée en temps réel, et pas à J+1 ou J+3, c’est très important pour gérer le day to day » souligne-t-il.

« Ce qui est important c’est d’engager dès le début les partenaires sociaux dans cette démarche là« 

Aspect important de cette introduction d’un robot dans un magasin, on trouve la gestion du changement. Le projet doit être sponsorisé au niveau du management. Mais la situation dépend aussi de chaque pays, pense Nicolas Moignard. « La démarche au niveau de la gestion du changement est fondamentale et elle doit venir du haut » explique-t-il. « Cette démarche doit également être portée par les équipes en magasin. Dans le cas du Portugal, le projet a été beaucoup tracté par les équipes en magasin. Ce qui est important c’est d’engager dès le début les partenaires sociaux dans cette démarche là » prévient-il.



La crainte d’un employé peut être que le robot prenne son travail, si on dit qu’il va contrôler les ruptures en rayon et les étiquettes de prix à sa place. « Ce n’est absolument pas la philosophie de cet outil là » tient à préciser le responsable. « Au Portugal, cela a été très bien piloté d’un point de vue de la gestion du changement, ce qui fait que les collaborateurs l’ont tout à fait accepté » se félicite-t-il. Pourtant le projet transforme les manières de travailler. « Cela induisait des transformations profondes des manières de travailler et de processus. C’est spécifique à un pays » commente-t-il. Le passage du robot peut avoir lieu à des moments plutôt stratégiques, par exemple en fin de journée, la nuit, etc. Cela dépend aussi si l’on veut contrôler les ruptures en rayons ou les prix sur les étiquettes.

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