Dans la lutte du pot de terre contre le pot de fer, le port de terre reçoit le soutien de la Commission Européenne mais la route est encore longue avant une validation définitive d’un nouveau cadre réglementaire sur les places de marché. Le texte validé par le Parlement européen, le Conseil de l’Union européenne et la Commission européenne, met la barre très haut et traduit les difficultés que rencontrent les petites entreprises pour bénéficier d’internet dans les meilleures conditions comme outil de vente.
La protection des PME en tête
Dans un ensemble de nouvelles règles, présentées le 14 février comme une première dans le monde, les places de marché devront être plus respectueuses vis-à-vis des PME qui passent par leurs services pour vendre leurs produits. En particulier, une véritable transparence est demandée en ce qui concerne le calcul du référencement des produits sur leur site et sur les données collectées et partagées. Ces nouvelles règles doivent encore passer par un ensemble de confirmations au niveau européen.
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Certains petits secrets devront être clarifiés. Le fonctionnement des classifications – que ce soit par un moteur de recherche ou une place marché – devra être transparent. La commission demande que les places de marché et les moteurs de recherche dévoilent les principaux paramètres qui leur servent à classer les produits et les services afin d’aider les vendeurs à optimiser leur présence. Pour autant, cela ne doit pas permettre aux vendeurs de jouer avec le système de classement.
Transparence sur le traitement de leurs propres produits
Dans ce cadre, lorsque la place de marché commercialise ses propres produits en concurrence de ceux des vendeurs hébergés, elle doit indiquer les avantages qu’elle procure à ses propres produits. Les places de marché doivent également révéler les données qu’elles collectent et comment elles les utilisent. En particulier comment elles partagent ces données avec leurs partenaires. Quand des données personnelles sont collectées, les règles du RGPD doivent être respectées.
Interdiction des fermetures de comptes sans explication et sans recours
Les conditions d’usage devront être claires et intelligibles. Si ces conditions sont modifiées, elles doivent être communiquées 15 jours à l’avance aux entreprises afin qu’elles puissent s’adapter. Si les adaptations sont complexes, les modifications doivent être communiquées plus longtemps à l’avance.
Un système de gestion des plaintes devient nécessaire
La Commission demande que soient mises en place des nouvelles voies de résolution des conflits. Face à des vendeurs trop souvent laissés à eux-mêmes, sans aucun moyen de faire appel ou de résoudre les plaintes lorsque des problèmes surviennent. Cela changera avec les nouvelles règles.
Les petites places de marché sont exemptées
Les plates-formes devront offrir aux entreprises davantage d’options pour résoudre un problème potentiel par le biais de médiateurs. Cela aidera à résoudre davantage de problèmes à l’amiable, ce qui permettra aux entreprises de gagner du temps et de l’argent.
Application des nouvelles règles 12 mois après leur publication
Les associations professionnelles d’entreprises pourront amener les plateformes devant les tribunaux afin de faire cesser tout non-respect des règles. Cela aidera à surmonter la peur des représailles et à réduire le coût des procès pour les entreprises individuelles, lorsque les nouvelles règles ne sont pas suivies. En outre, les États membres peuvent, s’ils le souhaitent, désigner des autorités publiques dotées de pouvoirs de contrôle et les entreprises peuvent se tourner vers ces autorités.
Suivi de la mise en place effective de ces mesures
Selon un sondage Eurobaromètre, près de la moitié (42%) des petites et moyennes entreprises de l’UE ont déclaré utiliser les marchés en ligne pour vendre leurs produits et services. Une analyse d’impact réalisée par la Commission Européenne avant ses propositions a montré que près de 50% des entreprises européennes opérant sur des plates-formes rencontrent des problèmes. Quelque 38% des problèmes concernant les relations contractuelles restent non résolus et 26% sont résolus mais avec des difficultés.
Un parcours de validation encore long
Le 13 février, le Parlement européen, le Conseil de l’Union européenne et la Commission européenne sont parvenus à un accord politique sur les premières règles jamais définies pour instaurer un environnement économique équitable, transparent et prévisible pour les entreprises et les commerçants qui utilisent des places de marché en ligne. Cet accord provisoire doit encore être confirmé par les ambassadeurs des États membres (Coreper) et par la commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs du Parlement. Le règlement sera ensuite soumis au vote de l’ensemble du Parlement et soumis à l’approbation du Conseil des ministres de l’Union Européenne. Les nouvelles règles s’appliqueront 12 mois après son adoption et sa publication.
Bonjour,
merci pour l’article.
Il reste trois jours pour apporter votre contribution dans la rubrique « Adaptation des règles de concurrence et de régulation économique » des Etats généraux des nouvelles régulations numériques lancé par le gouvernement avec le Conseil National du Numérique
https://egnum.cnnumerique.fr/
Cordialement
Tru Do-Khac