Dans le numérique, il faut assimiler la techno, et posséder des qualités humaines, pour le directeur de l’Epitech

Dans le futur, il faudra des professionnels du numérique assimilant la technologie et son contexte d’usage et qui croient dans leurs projets. C’est ce que décrit Emmanuel Carli, directeur de l’Epitech, une école qui apprend aux informaticiens à apprendre. Il intervient le 10 février prochain lors de l’événement sur les compétences numériques organisé par le G9+, le Cigref et la Revue du Digital. 

Question : quelles évolutions voyez-vous dans les métiers du numérique pour les années à venir?

Emmanuel Carli :  nous aurons surtout besoin de profils assimilant la technologie, et possédant des qualités humaines pour comprendre les éléments de contexte et affiner les décisions, ainsi qu’avec un esprit d’initiative suffisamment développé pour croire en leurs projets et faire avancer les choses et ne pas se contenter d’être des suiveurs.

Nous aurons certes aussi besoin de personnes qui feront évoluer les technologies, ce que nous faisons depuis la démocratisation du développement logiciel, pour nous il y a 20 ans.

Avant 2000, l’informatique était considérée comme une partie congrue et était marginalisée aux bureaux d’études. Elle est depuis devenue numérique, et ses évolutions sont entrées dans tous les secteurs d’activité. Elle est devenue un levier de modernisation pour les métiers.

La chute des coûts, voire la quasi gratuité comme l’Open Source, ont rendu les technologies accessibles et ont multiplié leurs usages. Des gains rejaillissent sur l’entreprise comme l’amélioration de la qualité de service et l’augmentation de la valeur ajoutée pour le client. Comme entendu sur BFM, « la révolution est attendue partout et le numérique en est le moteur ».


Pour reprendre les propos de Jean-Baptiste Descroix-Vernier [NDLR : créateur de Rentabiliweb, société spécialisée dans la monétisation des audiences web. Il a qualifié François Hollande de nullité en numérique],  « à l’échelle de l’histoire de l’humanité je ne vois que trois civilisations : celle du feu, celle de la roue et celle de l’internet ».  Informaticien de formation je ne peux qu’adhérer à ses propos.

Pour compléter, je dirais que la civilisation de l’internet s’est construite à partir d’initiatives individuelles, de techniciens d’exception qui refusant le compromis, ont fait le focus sur l’excellence technologique, ont été ouverts et pionniers de l’Open Innovation et ont construit Linux, MySQL, PHP, Rails, l’Open Source, les méthodes agiles … autant de technologies et autant de valeurs reprises par les développeurs, en groupe, qui font avancer à un rythme soutenu notre civilisation.

A titre d’illustration, aujourd’hui Linus Torvald dispose de près de 3500 contributeurs sur Github. Le projet Linux a été dupliqué 4500 fois et il y a 10 000 followers de ses évolutions. A l’échelle d’un projet ceci montre bien que le champ des possibles est infini. Qui peut prédire où nous en serons dans 10 ans sur Linux et pour tous les projets Open Source ?

Ceci induit un rythme d’évolution qu’un individu, des petites entreprises ou des professionnels dont le numérique n’est pas le cœur business, ne peuvent plus suivre seuls.

Lire la suite de l’interview …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *