Réglementation du e-commerce : Jacques-Antoine Granjon fait des cauchemars

Jacques-Antoine Granjon,  patron pince-sans-rire de vente-privee.com, fait des cauchemars quand il pense aux textes réglementaires en préparation pour réguler le e-commerce au niveau européen et au parlement français.  Il encourage la profession des e-commerçants à se regrouper derrière la Fevad., la Fédération de la vente à distance afin d’agir.

Les trophées des meilleurs sites

Il a retranscrit ses inquiétudes et celles du secteur sur le mode humoristique en ouverture de la remise des trophées des meilleurs sites de e-commerce organisé par la Fevad,  Il est intervenu sur la scène du studio Gabriel (Paris) le 28 novembre.

« La nuit dernière, j’ai fait des cauchemars, je les ai notés, il faut toujours noter ses cauchemars » prévient-il. Il a sorti une feuille de papier et listé toutes les textes de loi qui pourraient tomber sur les e-commerçants et qu’il considère comme des aberrations pouvant sortir de l’esprit des hommes politiques.

Fermer les sites Web le dimanche

Il liste: « J’ai rêvé qu’il fallait fermer les sites de e-commerce le dimanche ! Qu’il était interdit de faire des prix plus bas sur le web ! j’ai rêvé que seuls les sites de e-commerce français étaient taxés – Ah non, ça c’est pas un rêve, c’est la réalité -, j’ai rêvé qu’il fallait avoir des boutiques physiques pour avoir le droit d’ouvrir un site de e-commerce, j’ai rêvé qu’il fallait rembourser un produit avant d’avoir reçu le produit retourné, j’ai rêvé qu’il fallait rembourser un produit qui avait été utilisé, j’ai rêvé que la totalité des frais de retour étaient à la charge du commerçant, j’ai rêvé qu’il y avait l’obligation d’utiliser la sécurisation par 3DSecure, quand on sait qu’elle fait perdre 30% de chiffre d’affaires, etc, etc, … »

Il a ensuite regardé la salle, où se trouvaient cinq cent personnes représentant le e-commerce français, et a constaté que le secteur évolue. « Les pure players disparaissent petit à petit, ils sont remplacés par les costumes cravates des brands. Ceux qui montent, ce sont ceux qui font du commerce connecté. Il faut être gros, Big is beautiful » sourit-il. Mais dans le même temps, « small is beautiful aussi, et niche is beautifull » annonce-t-il. Pour lui, les niches continueront de marcher. « Le client est devenu roi, il critique, il est devenu plus intelligent. Mais si on le traite mal, il ne revient plus » prévient-il.


Le e-commerce est juste un canal de distribution

Il veut que les hommes politiques comprennent que le e-commerce ce n’est pas un secteur « c’est un canal de distribution ! » Le commerce évolue, il faut s’adapter. « On parlait avant du click and mortar, maintenant c’est le click on mortar grâce au mobile et au digital » pointe-t-il.  Une révolution qui touche aussi les petits magasins, jusqu’au libraire de quartier.

Mais les magasins physiques ont aussi du pain sur la planche s’ils veulent réussir. « Il faut réinventer l’expérience de shopping, même chez les petits libraires. » conseille-t-il. Enfin, il conclut :  » la guerre anti Amazon est un mauvais combat, il faut se regrouper dans le business connecté et sur nos canaux de distribution, et soutenir l’action de la Fevad. »  Il a été chaudement applaudi.

Deux textes en discussion

Deux textes réglementaires importants sont en discussion, l’un au niveau européen sur la protection des données, et l’autre au parlement français sur la protection du consommateur, les e-commerçants s’inquiètent de se voir contraints à des dispositions qui viendraient restreindre leur liberté de manœuvre.

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