A l’heure du redémarrage des ventes en magasin depuis la fin du confinement le 11 mai denier, les ventes en ligne demeurent à un niveau élevé pour ce qui concerne l’équipement de la maison. C’est ce que montrent les chiffres collectés par l’institut Gfk.
Internet pèse 31% du chiffre d’affaires du secteur
Avant la crise du coronavirus, les ventes sur internet pour l’« équipement de la maison » représentaient 28% du chiffre d’affaires du secteur. Durant le confinement, les proportions ont été chamboulées. Et avec la fin du confinement, le poids du canal internet reste au-dessus de son historique. A la fin juin 2020, l’e-commerce a généré 31% du chiffre d’affaires de l’univers de l’équipement de la maison depuis la réouverture des magasins.
Compte tenu du revenu généré par le secteur, « l’équipement de la maison présente la reprise la plus spectaculaire » considère Pierre Geismar, analyste chez GfK. « Après un creux marqué en avril à -39% en chiffre d’affaires, l’activité s’est relancée très vite avec une hausse de +8% en mai et même +20% en juin » ajoute-t-il. In fine, l’univers de l’équipement de la maison affiche un revenu généré cumulé de 8,9 milliards d’euros au 1er semestre 2020 avec un recul de seulement -4%.
Désormais, après plusieurs semaines de dé-confinement, les incertitudes sur l’avenir restent fortes. La question est de savoir comment les consommateurs vont se comporter dans le fameux monde d’après, s’interroge GfK.
Toutes les catégories de produits concernées
L’étude « Consumer Pulse » de GfK a sondé les Français sur leurs intentions en termes de circuits d’achat après la crise. « S’il y a une forme de reprise des habitudes, la montée du canal internet est remarquable et transversale à toutes les différentes catégories de produits » affirme Nathalie Bollé, directrice Consumer Insights de GfK. « Internet restera donc le gagnant après la crise sanitaire, d’autant que le recrutement de nouveaux acheteurs est visible dans toutes les tranches d’âge, des Millenials jusqu’aux 50 ans et plus » précise-t-elle.
En Hygiène-Beauté comme en Gros Electroménager, GfK observe une hausse d’internet aux dépens des Hypermarchés et des Supermarchés. Même constat en Bricolage où les grandes surfaces spécialisées (GSS) perdent des acheteurs au profit des achats en ligne, que ce soit via leur propre site e-commerce, en Drive et en Click&Collect, ou auprès de pure-players. « Au final, ces hausses de quelques points [NDLR : des ventes sur internet] représentent un nombre de clients supplémentaires important pour le e-commerce. C’est jusqu’à plus de 1,5 million de clients pour les catégories Hygiène-Beauté ou encore 600 000 clients en Bricolage » détaille-t-elle.
Reste que si internet est un des gagnants de cette crise Covid, le magasin a toujours un rôle majeur à jouer et les clients ne comptent pas le délaisser pour autant. Parmi les consommateurs interrogés dès fin juin, 1 Français sur 2 souhaite toujours aller en magasin pendant leur phase de recherche contre ¼ d’hésitants. Les points forts du magasin restent ancrés puisque 78% des consommateurs souhaitent y retourner pour voir les produits, 1 sur 2 pour comparer les prix et autant pour bénéficier de conseils.
Une communication plus responsable
En parallèle, « cette crise a amené de nouvelles envies de mieux consommer » estime Nathalie Bolle. « Quasiment 2 Français sur 3 déclarent vouloir consommer plus des produits français ou européens, adopter un comportement moins négatif sur l’environnement et plus d’1 sur 2 dit viser une consommation responsable avec une priorité à l’occasion ou à la réparation » détaille-t-elle. Les prochaines études permettront de savoir si ces intentions seront effectives dans les comportements et leur ampleur.
