Nous allons vers un monde prédictif qui se concrétisera d’ici dix ans. C’est l’avis de Jean-Marie Messier, ancien patron emblématique de Vivendi des années 2000 à l’époque de la bulle internet. « ‘Savoir avant’, c’est notre monde dans dix ans, » annonce-t-il. Mais qui connaît Jean-Marie Messier dans la génération des startupers ?
Cet apôtre prématuré de la convergence entre contenu et médias constate que cette convergence se concrétise aujourd’hui, et se souvient qu’il était regardé comme un fou quand il en parlait, il y a quinze ans. Il a pris la parole en ouverture de l’événement « Big Bang Eco » du Figaro, le 16 juin.
Anticipation
« On passe d’une société du diagnostic à une connaissance par anticipation. Pas besoin d’être en panne pour passer chez le garagiste pour la maintenance de sa voiture, pas besoin d’être malade pour anticiper et prendre un traitement, » illustre-t-il. De même, cela change la publicité. « Plus besoin de faire naître vos envies, car je les connais. Je dois répondre aux envies personnelles que j’ai déterminé chez vous, » dit-il.
Pour lui, c’est la révolution de la médecine, de la publicité, avec une formidable efficacité tant économique qu’humaine même si cette révolution de l’anticipation a un coût à l’entrée qui est élevé. « Elle remet en cause des pans entiers de nos métiers, » pointe-t-il.
Ce n’est que le début
Et de conclure, « demain, c’est l’intelligence artificielle supérieure à l’homme, c’est à dix ans. Avec la gestion des données et les objets connectés, on a un formidable creuset de données qu’il s’agisse d’avions, de voitures, de montre connectée, de santé, ce n’est que le tout début, on va vers un monde prédictif. »