C’est une remarque bien candide qu’a formulé Laurent Audoly, directeur de la recherche et du développement pharmaceutique des laboratoires Pierre Fabre, lors de l’événement Maddykeynote du 17 janvier, consacré à l’innovation.
Faire tomber les silos
Il prêche pour faire tomber les silos afin de mieux combattre le cancer, et placer les données de santé des patients dans le Cloud. Il se trouve alors interrogé sur la place des assureurs dans ce dispositif alors que ceux-ci ne veulent pas forcément du bien aux personnes atteintes de cette terrible maladie quand il s’agit de les assurer.
Sa réponse ? Il s’est montré volontaire pour que l’on intègre tout le monde autour de la table lors des discussions sur le cancer. Il déclare : « il faut y aller ensemble, les assureurs sont potentiellement des patients ou des parents de patients du cancer. On ne gagne rien à écarter certaines personnes. Il faut accepter que l’on est tous dans la même barque, même si à court terme on n’a pas les mêmes objectifs. Il faut être transparent sur ça. »
Une position qui tranche avec l’édition précédente des MaddyKeynotes sur l’innovation où Philippe Douste Blazy, ancien ministre de la santé avait martelé avec conviction : « ne donnez jamais aucune donnée personnelle de santé à un assureur ! »
Manque d’appropriation des outils technologiques
Quoiqu’il en soit, la route est encore longue face au cancer. Laurent Audoly aura reconnu que les avancées technologiques sont peu connues entre les différents domaines en dehors des grands noms, notamment en matière d’intelligence artificielle. « Les experts dans un domaine ont du mal à reconnaître les avancées dans d’autres domaines. A part Intel, Dassault et Watson, les outils technologiques ne sont pas appropriés, » pointe-t-il.
Il rappelle que 1 Français sur 2 est confronté au cancer que ce soit en étant atteint de la maladie ou en ayant un proche atteint de la maladie. 14 millions de Français sont diagnostiqués actuellement avec un cancer et 8 millions vont en décéder. Ce sera 28 millions de Français diagnostiqués d’ici quelques années.
1 médicament par patient
Afin de trouver une solution, il faut sérier les types de cancer et faire tomber les silos entre sociologues, biotech, patients, médecins, etc. « Il faut accélérer les investissements dans la recherche fondamentale, on commence à parler de thérapie génique avec un médicament par patient, on peut imaginer un médicament par patient, on commence à y arriver, » conclut-il.
