Le Chief Data Officer, indispensable mais compliqué à placer dans les organisations

Face à la montée en puissance de la data, et des textes réglementaires associés, les entreprises françaises créent des postes de Chief Data Officer. L’heure est à la professionnalisation du traitement des datas et à la fin de l’amateurisme.

Contours imprécis

Reste que le contenu du poste reste encore très flou et son positionnement dans l’organisation se cherche, entre informatique et business, rattaché à la direction générale mais avec des contours très imprécis.

C’est ce qu’on retient de la synthèse que réalise Reda Gomery, partenaire en charge du Big Data chez Deloitte. Le cabinet de conseil a mené une enquête auprès d’une soixantaine d’entreprises françaises de toutes tailles et de tous secteurs d’activité. Il en présentait les résultats le 21 janvier à Paris.

« Les textes réglementaires tels que BCBS 239 sur l’agrégation de données dans la banque, qui demandent une meilleure gouvernance des données, et une clarification des processus, Solvency dans l’assurance ou les textes liés au secteur pharmaceutique, définissent une trame commune qui contraint les organisations à mettre en place des entités pour piloter les données« , pointe-t-il.


30% ont un Chief Data Officer

Au final, sur le Top 100 des entreprises françaises, il évalue à 30% d’entre elles le fait d’avoir créer un poste de Chief Data Officer. Et de citer les cas de Axa, Publicis, la ville de Paris ou de BNP Paribas. « Le phénomène est très marqué dans les grandes organisations, » ajoute-t-il. C’est toutefois un profil très compliqué à trouver. Quel rôle lui donner ? Où le placer dans l’organisation, un DG n’ayant pas le temps de le gérer au quotidien.

De plus sa feuille de route est peu claire. « Il porte toutes les difficultés liées à la donnée, mais il n’existe pas de standard pour définir ce rôle, c’est à chacun de le définir  » estime le consultant.  Quoiqu’il en soit il existe une vague qui pousse à la création du poste de Chief Data Officer. « La réglementation, la rationalisation des efforts autour des données, le contrôle de la qualité des données occupant souvent des dizaines ou des centaines de personnes, » dit-il.

Le Chief Data Officer doit insuffler une trajectoire, ce qui est difficile car les entreprises restent organisées en silos. Il vient impacter le métier du DSI. Il lui faut un budget et une équipe. « Des Data stewarts, des Data owners, c’est compliqué à mettre en place, » explique Reda Gomery. Il estime que la France est en retard par rapport au monde anglo-saxon où ce type de poste de Chief Data Officer a déjà bien pris. « Il est difficile de modifier une organisation, il faut une personne légitime avec des moyens, » conclut-il.

Une réaction sur “Le Chief Data Officer, indispensable mais compliqué à placer dans les organisations” :

  1. Michel BRILLOUT

    Je propose de mettre en place un Chief Data Quality Officer.

    Toujours entre informatique et business et plus précisément, processus métier car la qualité d’une donnée est fonction de son usage, de préférence rattaché à la direction générale car son action est trans-hiérarchique puisqu’il accompagne les processus : processus opérationnels, de support et de pilotage.

    Quant à son rôle ? Les moutons à 10 pattes son rares et très chers. Ne lui demandez pas d’être un data scientist, un spécialiste informatique, des bases de données, du Big Data, du MDM, des statistiques, etc. Le spécialiste aime sa spécialité et l’aime trop, il oubliera d’insuffler la trajectoire d’excellence que demande la réglementation.

    Le Chief Data Quality Officer est plus un manager coté métiers qu’un technicien coté informatique, c’est un business architecte ouvert au digital.

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