Le drone devient un nouveau levier d’action pour les assureurs qu’il s’agisse de l’évaluation des risques ou de l’indemnisation des sinistres. Cela accélère en particulier les traitements d’indemnisation lors des grandes intempéries.
Protéger les experts sur les sites dangereux
C’est ce que décrit Emilien Rose, ancien expert pour les assurances durant dix ans, et fondateur de Dronotec, prestataire de services de drone pour les assurances. Il s’est exprimé le 8 juin à l’occasion de l’événement Hub T Day insurance, un événement qui a réuni la fine fleur de l’assurance française, en particulier mutualiste, et son écosystème à Paris.
Dronotec a été fondé au départ afin de protéger la vie des experts. « Face aux risques d’intervention sur un site, je me disais qu’il vaudrait mieux envoyer un drone, » se souvient Emilien Rose. Depuis, Dronotec a su convaincre six assureurs de l’intérêt de ses services. Il multiplie les missions. Il a déjà assuré 500 missions dont 350 missions pour les assureurs. Dronotec propose également une école de formation au pilotage des drones.
Anticiper le pic des indemnisations
Le drone permet aux assureurs d’accélérer le traitement des indemnisations en cas d’intempéries majeures. Usuellement dans ce cas, les assureurs font face à un pic de demandes de leurs clients, une masse qu’ils ont beaucoup de mal à traiter.
Le drone va cartographier un village par exemple, et permettre d’identifier les adresses des assurés, selon leurs assureurs, et les dégâts subis par chacun des assurés. « Les assureurs vont pouvoir anticiper, faire venir un couvreur, faire bâcher un toit. Le drone va accélérer le processus, » souligne Emilien Rose.
Il collecte de grandes masses de données. « Cela fait beaucoup des données non utilisées jusqu’à présent par les assureurs, » dit-il, « nous récoltons 2 To de données par mois, en croissance de 20% par mois. »
Etat des lieux préalable et évaluation des risques
Autre axe d’action : la réalisation d’un état des lieux préalable, par exemple pour déterminer les points hauts et les points bas afin d’évaluer les zones menacées en cas d’inondation. Cela permet également d’évaluer leur parc immobilier pour les grandes entreprises, qui sont leur propre assureur à cause de franchises allant de 15 000 € à 50 000 €. Dans ce cadre, Dronotec travaille avec la moitié des entreprises du CAC 40 et a réalisé 150 missions.
Emilien Rose se montre plutôt satisfait de la réglementation appliquée aux drones. »La France est le seul pays à permettre de voler sans vue avec un drone, sur des centaines de kilomètres. Il est en revanche interdit de survoler des voies de circulation ou des personnes, » décrit-il. Enfin, dans le futur, il estime que « l’assuré voudra être le maître de son service d’assurance, il voudra donner son avis face à l’assureur. »