Le Quick commerce et ses dark stores dans le viseur de la Mairie de Paris

Emmanuel Grégoire, Ville de Paris

C’est son hostilité vis à vis du Quick commerce et de ses « dark stores » que manifeste Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la Maire de Paris, en charge de l’urbanisme, de l’architecture, du Grand Paris et des relations avec les arrondissements.  Il prend la parole dans une tribune publiée dans le JDD. Il reçoit le soutien d’Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti Socialiste qui le remercie d’écrire sur le sujet de « derrière les dark stores le côté obscur de l’économie numérique ».

Les dark stores bouleversent l’équilibre des quartiers

Pour Emmanuel Grégoire, les entrepôts masqués – les dark stores – bouleversent l’équilibre des quartiers et mettent à mal les commerces de proximité, avec un modèle social inadapté. « Nous prendrons les mesures nécessaires pour faire respecter les règles à Paris » annonce-t-il. « La faim ne justifie pas les dark stores » affirme l’élu de Paris dans sa tribune du JDD. Il rappelle ce qu’est le Quick commerce, c’est-à-dire une livraison en dix minutes de ses courses depuis une application mobile.

Des centaines de livreurs attendent à toute heure du jour et de la nuit des commandes gérées par des algorithmes

Emmanuel Grégoire estime que plus d’une dizaine de plateformes de Quick commerce se partagent aujourd’hui le marché parisien, en transformant des commerces de proximité en lieux de stockage de marchandises. Il s’irrite que ces lieux voient défiler chaque jour des attroupements de centaines de livreurs. « Ils attendent à toute heure du jour et de la nuit des commandes gérées par des algorithmes » dénonce l’élu. « Les commerces de proximité ne sont absolument pas en mesure de faire face à la concurrence engendrée par ces plateformes aux modèles économiques surestimés » pense Emmanuel Grégoire.

Il considère que l’impact environnemental est néfaste. « Le bilan environnemental résultant de l’explosion de ces livraisons à domicile va à l’encontre de la direction qu’il est urgent de suivre en matière de lutte contre le dérèglement climatique » poursuit-il. Le modèle d’emploi des dark stores est également refusé par l’élu parisien.  « Peut-on accepter de laisser se normaliser une telle précarité des livreurs qui sont pour l’essentiel non-salariés, privés de couverture sociale et soumis à la bonne notation des clients? » s’oppose le responsable.

Les opérateurs ont oublié de demander l’autorisation d’installer des entrepôts

La Mairie de Paris va procéder à des vérifications sur le fonctionnement de ce qu’elle considère comme des entrepôts. « On n’installe pas d’entrepôt sans demander l’autorisation à la collectivité, ce que les opérateurs ont étrangement oublié. La Ville de Paris va rappeler systématiquement cette règle aux enseignes qui n’auraient pas demandé l’autorisation d’implanter un entrepôt. Nous prendrons les mesures nécessaires afin de la faire respecter, le cas échéant, avec des lourdes conséquences financières et pénales pour les récalcitrants » menace Emmanuel Grégoire.

L’élu estime que les dark stores sont une bulle économique. «Plusieurs grandes enseignes sont actuellement en train de racheter et prendre des parts dans ces nouvelles entreprises. Elles concourent à la création d’une bulle économique absurde » termine-t-il en plaidant pour une « une ville sobre, juste et dynamique ».


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