Locations touristiques : Paris veut faire rentrer les propriétaires dans le rang

La plateforme Airbnb propose 60 000 adresses sur Paris

La Mairie de Paris resserre l’étau sur les propriétaires parisiens louant leur appartement de manière intensive, au-delà des 120 nuitées autorisées par an.

615 000 € d’amendes

Sur les six premiers mois de 2017, un petit groupe de 31 propriétaires a été sanctionné à hauteur de 615 000 € d’amende suite à des enquêtes de la Direction du logement et de l’habitat. Comparativement, la ville n’avait imposé que 45 000 € d’amendes sur la même période de l’année précédente. Mieux, les montants des amendes de 2014 (540 000 €) et de 2015 (276 000 €) sont déjà largement dépassés.

C’est ce que montrent les chiffres publiés par Le Parisien. Les loueurs passent par des plateformes telles que Airbnb, qui propose à lui seul 60 000 adresses sur Paris face aux 74 000 chambres proposées par les hôtels parisiens.

Face à cette ubérisation des hôtels par les particuliers, la ville de Paris et les hôteliers ont des intérêts communs. « C’est un début de la prise de conscience des villes, » se réjouit Laurent Duc, Président de l’UMIH (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie), premier syndicat patronal du secteur CHRD (cafés – hôtels – restaurants – discothèques), interviewé par France Info. Il se réjouit de cette augmentation des amendes et tacle le qualificatif de « collaboratif » appliqué usuellement à cette économie.

« Cela n’a de collaboratif que le nom, » affirme-t-il. Et de souligner que le nombre de chambres disponibles en France par ce moyen est désormais équivalent au nombre de chambres disponibles dans le secteur hôtelier, avec 600 000 unités pour chaque secteur.


Le responsable du syndicat de l’hôtellerie s’élève contre les propriétaires qui « utilisent toutes les failles du système pour créer un système hôtelier, » sans payer les  mêmes charges ni la TVA ou faire face aux mêmes obligations que les professionnels.

Location meublée

Lorsque le nombre de 120 jours de location par an est dépassé, un bien locatif est considéré comme une résidence secondaire, et non plus comme un domicile principal, et sa location doit être déclarée auprès de la mairie comme un meublé loué. La Mairie de Paris annonce essentiellement vouloir faire la chasse aux propriétaires louant plusieurs biens aux touristes, et en faisant une activité non déclarée.

Depuis 2016, 25 agents de la Direction du logement et de l’habitat de la mairie de Paris ont contrôlé 8500 logements, 600 dossiers parisiens sont en cours d’examen et 128 ont été transmis à la justice, toujours selon Le Parisien.

A la rentrée, la pression va encore monter sur les loueurs puisqu’ils devront se déclarer à la mairie. Ils recevront un numéro qui devra être affiché sur leurs annonces sur des sites de location touristique tels que Airbnb.

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