Méthodes agiles : il faut énormément de préparation en amont pour fabriquer le bon logiciel

Les méthodes agiles pour préparer le digital 

Chez Axa, l’usage de l’agile a également été retenu pour préparer le futur : le développement du digital, le développement des nouvelles technologies et la volonté d’internaliser les compétences.

Chez Axa, les logiciels de gestion des sinistres sont le cœur du métier et le nerf de la guerre. Ils fonctionnaient sur un Mainframe et ont été basculés sur une infrastructure informatique plus légère. Ils constituent la première surface de contact avec les clients du groupe. La réécriture informatique a été démarrée en 2009 mais le projet métier avait été lancé dès 2006. « Il était impératif d’être proche des attentes des utilisateurs et nous voulions confronter au plus tôt les nouveaux concepts à la réalité du terrain » ajoute Christophe Vermont afin de justifier l’usage des méthodes agiles.

Premier défi : la taille du projet. « Le projet pèse plusieurs dizaines de milliers de jours homme » rappelle Christophe Vermont. Il a fallu adapter les méthodes agiles à ce contexte.

34 intervenants opérationnels sur le projet 

Deuxième défi : l’implication indispensable des métiers pour la réussite du projet. Il y a 34 intervenants métiers qui interviennent au quotidien sur le projet. La démarche a été d’anticiper les processus budgétaires 24 mois à l’avance en sachant que ces opérationnels seraient mobilisés par l’informatique.


Troisième défi : la contractualisation au forfait avec le prestataire qui réalise les développements logiciels en mode agile. Afin de travailler au forfait, il a fallu définir une marge de variation avec le prestataire afin de prendre en compte l’évolution des demandes des utilisateurs. Au final, cela fonctionne même si tout ne se déroule pas sans difficulté. Il y a notamment des « discussions » avec le prestataire reconnaît Christophe Vermont. Sous entendu, les ajustements ne coulent pas de source.

Le mode forfait pour un projet agile

Plus précisément, « nous avons voulu conserver le mode forfait avec l’intégrateur » insiste Christophe Vermont. « Ce qui est un paradoxe dans les méthodes agiles » reconnaît-il. En méthodes agiles, le périmètre de ce qu’il y a à réaliser évolue au fil du projet. On ne travaille pas à partir d’un cahier des charges figé au départ et qui doit servir de ligne directrice jusqu’à la délivrance finale du logiciel.

« Nous n’avons pas totalement résolu le paradoxe entre le mode agile et le forfait » admet-il. « Il est difficile de valider un cahier des charges qui n’existe pas. Nous avons encadré les incrémentations » décrit-il. Une marge de variation a été définie avec l’intégrateur. « Nous gérons des contingences. Nous avons défini 15% de variation sur les coûts en fonction des évolutions demandées au prestataire » précise-t-il.

Chaque sprint est longuement préparé …