Objets connectés : une chance que les Français ne doivent pas rater

Par pitié, arrêtez les contraintes réglementaires 

En revanche, il s’insurge de la possibilité que l’usage de ces données soit régulé par la CNIL (Commission Nationale Informatique et Libertés). « La CNIL est déjà très contraignante. Il ne faut pas réglementer sinon nous irons installer nos serveurs au Luxembourg. On joue le jeu mais par pitié n’en rajoutez pas » prie-t-il.

Il ajoute : « les gens ont déjà voté avec leurs pieds. Ils sont pour des services contre des données. Il n’y a qu’à voir comment ils étalent leurs vies privées sur Facebook. » Rafi Haladjian pointe que l’ « on parle de sécurité plutôt que de parler des objets connectés. Il faut laisser le business se développer d’abord. Et il faut sécuriser ce qui le mérite. Envoyer le poids d’une personne ne le mérite pas, une centrale nucléaire le mérite. »

Absence de standard pour les communications sans fil 

Il reste toutefois des inconnues. « Il n’y a pas de standard pour les communications sans fil » reconnaît Pascal Cagni. Entre Wifi, Zigbee, NFC et le Bluetooth, la question reste ouverte. D’autant plus qu’Apple vient de s’engager sur Bluetooth et ne retient pas le NFC. Pourquoi Apple utilse-t-il iBeacon (qui repose sur le Bluetooth) plutôt que le NFC ? Pour Pascal, Cagni la réponse est « pourquoi se contenter de 20 centimètres quand on peut avoir 50 mètres ? » Le Blutooth apporte ainsi un univers plus large. « C’est le pari d’Apple. L’engagement d’Apple est très profond comme cela a pu être le cas avec les DRM ou HTML5 par rapport à Flash » souligne-t-il.


Autre difficulté : les interfaces homme-machine sont encore trop rudimentaires. « On ne supporte pas le bracelet de Jawbone [NDLR : bracelet qui capte des informations comme le nombre de pas parcourus] plus de 2 mois, et la batterie ne se recharge pas » critique Pascal Cagni. « Jawbone sait faire parler de lui, mais leur produit n’est pas parfait. Il faut prendre un problème et le résoudre, ne faire qu’une chose à la fois et le faire bien » recommande-t-il.

Les interfaces homme/machine doivent disparaître

« Celui qui a un Jawbone, je ne sais pas comment il fait au bout de trois jours » confirme Rafi Haladjian. Il poursuit : «  nous rendons plus facile la capture d’informations. L’utilisateur ne va pas recharger 40 batteries, ni appuyer sur 40 boutons pour entrer des informations.  Une porte connectée, ce doit être une porte intelligente, qui apprend, sinon on va avoir un brouhaha d’objets communicants. » Il conclut : « on travaille sur la disparition des interfaces homme/machine, pour ne pas avoir à faire des gestes grotesques. Les machines doivent apprendre nos gestes pour que tout soit naturel. »

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