« Parler aux ministres français est une perte de temps en ce qui concerne les taxis » pour le DG d’Uber

Le DG de la société de transport privé par VTC (Véhicules de tourisme avec chauffeur privé) Uber considère comme une perte de temps le fait de parler aux représentants du gouvernement français en ce qui concerne la réglementation des taxis en France.

Une loi est en préparation afin de pénaliser les services de VTC par un délai de 15 minutes avant de pouvoir charger un client au contraire des taxis. Travis Kalanick, DG de Uber a pris la parole sur la scène du LeWeb 2013, le 10 décembre. Ce sujet a déjà été l’occasion d’un vif débat entre les Taxis Bleus, Blablacar et Snapcar au siège de la Poste, il y a à peine quelques jours. Uber propose un service de véhicule avec chauffeur que l’on peut commander via son mobile et qui entend fluidifier l’ensemble du processus, depuis la commande jusqu’au paiement, en passant par le contrôle de l’approche du véhicule durant l’attente.

La loi n’est pas passée

«  Les chauffeurs de taxis sont en colère, ils essaient de faire passer cette loi sur les 15 minutes. Elle n’est pas passée » rappelle d’abord Travis Kalanick. A-t-il l’intention de s’adresser directement au gouvernement afin de faire passer ses idées ? « Je ne parle pas aux ministres, cela fait perdre du temps » répond-il. « Ce sont nos clients qui peuvent parler pour le service s’ils l’apprécient et faire entendre leur voix » pense-t-il.

Il ajoute : « j’ai vu des lois plus folles que celle proposée en France. En Corée du Sud, par exemple, Uber est tout à fait légal, à condition que nous ne chargions pas de … Coréens ! Nous pouvons charger des étrangers, mais pas de Coréens dans une ville de 20 millions d’habitants comme Séoul. J’ai même du passer 3 heures et demi d’interrogatoire avec un policier Coréen à Séoul sur ce sujet. Ce n’est pas très confortable. »

Difficile de trouver un taxi à Paris

Uber a été lancé il y a trois ans et demi. « L’idée est née à Paris, où je n’arrivais pas à trouver un taxi alors que j’étais pressé, » décrit  le DG. « Il est difficile d’avoir un taxi à Paris. » Il a créé sa société une fois revenu à San Francisco. « Paris a été l’inspiration pour Uber. » Uber emploie aujourd’hui 500 personnes dans le monde, dont 200 à son siège américain.


La société grossit vite. « Les taxis ont organisé la rareté sur leur marché. Une licence de taxi vient de d’être négociée à 1 million de dollars à New York » décrit-il. « Nos prix sont flexibles, par exemple, s’il pleut le prix de la course est plus élevé pour le client, mais cela fait venir plus de véhicules, et donc il y a moins de risques que des clients ne trouvent pas de véhicule » décrit le DG.

Nous sommes un style de vie

Le prix d’une course peut être multiplié par sept. « Nous sommes au croisement entre le style de vie et la logistique. On délivre des voitures en 5 minutes, des fleurs en 5 minutes, nous répondons au besoin du ‘je veux quelque chose, et je le veux maintenant’. »

L’entreprise bouscule les systèmes de taxis en place localement et fait face à de nombreuses tracasseries juridiques. Elle emploie trois juristes à plein temps et a recourt aux services de 50 firmes d’avocats de part le monde.

Photo, de gauche à droite : Loic LeMeur, créateur de l’événement LeWeb et Travis Kalanick, DG de Uber, le 10 décembre.  

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