Quatre fédérations de commerçants demandent l’interdiction du « Black Friday »

C’est un appel à la réouverture des magasins dès le jeudi 12 novembre, l’interdiction immédiate du « Black Friday 2020 », ainsi que la restriction sans délai de la vente sur internet aux seuls produits de première nécessité que demandent quatre fédérations du commerce physique. Le « Black Friday 2020 » a lieu le vendredi 29 novembre.

Une scandaleuse inégalité de traitement

La tribune cosignée réunit la Confédération des commerçants de France (CDF), la Fédération Française des Associations de Commerçants (FFAC), la Fédération Nationale des Centres-Villes  « Vitrines de France » (FNCV) et le Conseil National des Centres Commerciaux (CNCC).

Les associations considèrent que les dispositions prises par le gouvernement pour juguler le virus ne font qu’accroître la « scandaleuse inégalité de traitement » qui existe au profit exclusif des marchands du web. Les réductions de fonctionnement mises en place encouragent surtout les Français à effectuer leurs achats sur les grandes plateformes mondiales, Amazon et Alibaba en tête, déclarent-elles. Les pure players n’ont pas stoppé leurs campagnes de publicité appelant à acheter chez eux tout de suite, s’énervent les associations.

Une mort programmée des magasins depuis des années par les autorités

La tribune publiée par les associations est l’occasion d’expliquer que la mort programmée des magasins s’opère depuis des années dans l’indifférence des autorités grâce aux « privilèges exorbitants » dont bénéficient les « pure players » du e-commerce en France. Les associations demandent la fin de l’iniquité structurelle existante entre les commerçants français et les marchands 100% Web.

Cela concerne les aspects fiscaux et la demande de mettre en place un traitement égalitaire pour tous les impôts auxquels le commerce physique est soumis c’est-à-dire la Tascom, la TVA, la CVAE, la taxe foncière, etc. Idem pour les exigences environnementales, en imposant l’application du principe pollueur/payeur aux e-commerçants par la prise en compte de l’empreinte carbone sur les livraisons et leurs retours, la détérioration de l’espace public qui en découle, les emballages et les suremballages, l’artificialisation des sols, les émissions de gaz à effet de serre générées par les Datas Centers, etc.

Les commerçants sont pour l’omni-canal


Les associations de commerçants déclarent au final que la digitalisation du commerce est leur priorité stratégique depuis longtemps. « Nous sommes mêmes les premiers promoteurs du commerce omni-canal. Le présent et le devenir de nos adhérents et partenaires, c’est donc bien d’exploiter au mieux les opportunités de l’Internet au service des activités en magasins » concluent-elles.

Thierry Cotillard, Président d’Intermarché et de Netto est venu en renfort de la tribune des 4 associations, lundi 9 novembre sur le plateau de BFM sans l’avoir spécialement préparé. Le dirigeant déclare qu’Intermarché paie 4 fois plus de cotisations fiscales et sociales comparativement à Amazon. Il fait le calcul face à Jeff Bezos, patron d’Amazon qui déclare réaliser 5,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires en France et payer 420 millions d’euros de cotisations sociales et fiscales. « Nous avons fait le calcul car son siège social est en Irlande et non en France. Il échappe à beaucoup de fiscalité. Quant il paie 420 millions, nous payons 1,65 milliard de cotisations fiscales et sociales. Nous payons 4 fois plus qu’Amazon » présente le dirigeant.

« Amazon échappe au droit français en ayant un siège qui n’est pas domicilié en France. Cela lui permet d’échapper à cette fiscalité. Il est urgent que l’Europe se saisisse du dossier et nous mette une équité. Si nous mettions notre boîte aux lettres en Irlande nous pourrions baisser nos prix de 20% » conclut-il.

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