Séduire le « bobo trentenaire » : 500 restaurants français évangélisés sur la data par Deliveroo

Romain Libeau, Deliveroo, 4 février, au Hub Institute

La startup anglaise Deliveroo propose aux restaurants de quartier de livrer à domicile leurs bons petits plats. Et s’emploie aussi à leur inculquer une culture de la donnée sur le bobo trentenaire, sa cible. Elle a récolté près de 200 millions d’euros de financement afin de développer son activité. 

 Vous n’avez pas le courage de sortir de chez vous afin d’aller au restaurant ? Deliveroo se propose de faire venir à vous votre plat préféré. La livraison à domicile ou au bureau se fait – démarche écologique oblige – en vélo.

32 minutes de livraison 

Cela prend 32 minutes en moyenne, à raison de 2,50 € par commande. Pour se mettre en appétit, on peut suivre sur la plateforme le trajet du livreur grâce à un tracking GPS. Les bikers sont des contractuels comme chez Uber.

Startup anglaise créée il y a trois ans, Deliveroo est promise à un fort développement avec pas moins de 195 millions de dollars de financement récoltés, dont 100 millions en novembre dernier.

En France, elle a déjà fédéré 500 restaurants de quartier dont une majorité sur Paris et sa proche banlieue. Et l’implantation s’accélère. Après Nantes, Bordeaux, Lille et Lyon, l’enseigne ouvre dans les prochaines semaines à Nice ou Strasbourg.

20% de croissance par semaine

« En France, nous faisons en moyenne 20 % de croissance par semaine », se réjouit Romain Libeau, directeur marketing de Deliveroo lors du Hubday, organisé par Hub Institute, le 4 févier dernier.

« Un restaurateur est limité en nombre de couverts, il ne peut pas pousser les murs. Nous lui proposons de 15 à 20 % de chiffre d’affaires additionnel, sans coûts supplémentaires si ce n’est un surcroît de productivité. » La période de livraison s’étend de midi à 23 h.

Un dimanche soir pluvieux, une aubaine


Deliveroo apporte aussi une culture de la data à ces petits commerçants qui n’exploitent pas – sauf exception leurs données clients. Il agit à l’inverse d’une startup qui brasse un grand volume de données mais n’en restitue qu’une partie à ses partenaires.

Deliveroo analyse toute sorte de métriques comme le pourcentage de nouveaux clients sur les commandes de la journée ou la dynamique d’engagement suite aux campagnes publicitaires. La startup s’appuie pour beaucoup sur Facebook.

Le panier moyen étant stable, c’est le taux de rachat qui est regardé avec attention. « On peut se permettre un coût d’acquisition élevé si derrière nous avons l’assurance d’achats récurrents. Certains clients fidèles commandent toutes les semaines », observe Romain Libeau.

Bobo trentenaire

Il s’agit aussi de bien respecter le mix de l’offre. La place de marché doit proposer des restaurants variés pour que le « bobo trentenaire » – la cible – puisse retrouver pizza, sushi et hamburger de son choix.

Du côté des restaurateurs, Deliveroo peut leurs donner de précieuses indications comme l’impact d’un nouveau menu sur les commandes. D’autres critères – la météo, le jour de la semaine, la saison, … – ont aussi une incidence.

Un dimanche soir pluvieux peut-être une aubaine pour Deliveroo mais cela suppose que les restaurateurs s’organisent en conséquence. « Nous essayons d’évangéliser les restaurateurs pour qu’ils exploitent au mieux la data », conclut Romain Libeau.

Xavier Biseul

Xavier Biseul est journaliste. Il est spécialisé dans la transformation numérique des entreprises et les thématiques associées : l’e-commerce, le Big data, les médias sociaux, le marketing digital, le CRM, l’écosystème des startups. Il dispose également d’une connaissance approfondie du marché de l’emploi IT.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *