Voiture autonome : « il ne faut pas brûler les étapes » pour BMW

Conduite autonome et voiture électrique connectée répondent à des enjeux majeurs. Mais il ne faut pas brûler les étapes. Explications de Jean-Michel Juchet, directeur Communication de BMW. En ligne de mire, la réduction de la pollution, limiter les accidents en diminuant l’erreur humaine et fluidifier le trafic urbain. 

La pression est énorme sur les constructeurs automobiles, leurs progrès sont attendus par les consommateurs comme par les politiques, mais « il ne faut pas brûler les étapes, les accidents récents tels que Telsa en 2016 et Uber en mars 2018 le confirment, c’est une course de fond », analyse Jean-Michel Juchet, directeur communication de BMW. 55% de la population est même plutôt défiante vis-à-vis des véhicules autonomes C’est en s’habituant progressivement aux usages des fonctions d’assistance que la confiance va progresser. « C’est une révolution progressive, il faut développer le capital confiance » souligne le responsable.

Voitures connectées : aujourd’hui déjà, une réalité

En la matière, des avancées significatives ont déjà été faites : Les premiers modèles BMWi3 et BMWi8 sont sortis en 2013. 100 000 véhicules électrifiés – purs électriques et hybrides rechargeables avec une véritable autonomie électrique – ont été vendus par la marque allemande en 2017 et ce volume doit doubler d’ici 2019.

Ces véhicules intègrent déjà des fonctions de connectivité et d’autonomie. On peut repérer sa voiture dans un parking immense, l’envoyer se garer sur une courte distance, lancer le chauffage ou la climatisation à distance afin de monter dans une voiture tempérée, la laisser prendre en charge la conduite dans les embouteillages (sur les routes avec un marquage central) et sur autoroute (jusqu’à 210 km/h). En outre, le constructeur allemand propose aussi de nombreux services liés à la mobilité tels que l’autopartage, la recherche d’espaces de parking, la recharge électrique, etc.

Conduire ou se faire conduire ?

Une nouvelle étape sera franchie en 2021. A cet horizon, la voiture sera capable de conduire dans la plupart des situations courantes et saura prévenir le conducteur avec un préavis de 15 à 20 secondes qu’il doit reprendre le volant.

Pour parvenir à maîtriser une telle complexité technologique, les niveaux d’investissements sont colossaux dans les réseaux mobiles 5G, la cartographie digitale, les microprocesseurs, les lidars, etc. Cela sort des compétences historiques des constructeurs et des équipementiers et ne peuvent être réalisées qu’en partenariat.

Les Gafa comme les équipementiers sont dépendants de la capacité à intégrer cette complexité BMW a pour sa part racheté Here, la solution de cartographie de Nokia, travaille avec Intel sur les microprocesseurs, avec Mobileeye sur les capteurs et ouvre sa plateforme à d’autres acteurs de l’industrie. Tout l’écosystème automobile devra se reconfigurer. Le métier d’assureur devra intégrer le fait que les automobilistes ne sont plus responsables des accidents. Les transports en commun seront remplacés par des solutions de transport à la demande sur les lignes peu fréquentées, etc.

Un marché de l’automobile qui se restreint

Nous n’en sommes qu’au début. Si nous ne nous déplacions plus qu’en voiture autonome, comment nos villes, nos vies seraient-elles reconfigurées ? D’après l’étude de l’OCDE « Urban mobility System Upgrade », des « TaxiBots » (taxis autonomes pouvant accueillir plusieurs passagers) et des « AutoVots » (véhicules autonomes pour un seul passager) pourraient couvrir 100% des besoins de mobilité actuels avec seulement 10% de véhicules. Le trafic aux heures de pointe pourrait être réduit de 65%. De quoi inquiéter les constructeurs automobiles qui verront leur marché se réduire comme peau de chagrin.

Pour en savoir + :

Club Digital emlyon business school forever

SMART CARS, SMART CITIES, SMART LIVING

Jeudi 5 avril 2018 à 19h


chez

Brand Store BMW George V
38 Avenue George V, 75008 Paris

L’industrie automobile est à un tournant.

Plus performante, plus rapide, plus design, plus confortable et plus sûre, l’automobile s’est sans cesse améliorée depuis la première Ford T en 1908.  Elle a accompagné l’homme dans son désir de liberté, elle a transformé nos villes.

Aujourd’hui, nous changeons de paradigme. Autonome, connectée, partagée et électrique, l’automobile est à l’aube d’une révolution qui va au-delà de la simple technologie. Pour juguler leur engorgement croissant, les villes n’ont pas d’autre choix que d’embrasser les nouvelles mobilités. La Smart city et le « tout électrique » s’imposent comme une évidence au fil des différents pics de pollution. L’économie collaborative transforme la propriété du véhicule et son partage. Notre société tolère de moins en moins l’insécurité, qu’elle soit sur la route ou dans les transports.

Tesla, Uber, Easymile profitent de ce nouveau souffle pour s’installer durablement sur le marché. Les constructeurs automobiles doivent quant à eux retrouver de l’agilité et accélérer leur mue pour en profiter. L’Etat français a nommé il y a quelques mois une secrétaire d’Etat -Anne-Marie Idrac- pour définir la stratégie de la France sur la voiture autonome. Le sujet est bouillant. Cette 3ème révolution industrielle dont parle Jeremy Rifkin est peut-être sur le point d’émerger.

La voiture autonome et connectée est-elle vraiment sur le point d’arriver ? Comment les villes et notre mode de vie vont-ils s’adapter ? Qui seront les gagnants et les perdants de ce nouveau paradigme ? Quels sont les facteurs clés de succès pour prendre ce tournant industriel, technologique et sociétal ?  

Autant de questions qui seront soumises aux invités :

  • Jean-Michel Juchet, Directeur de la communication BMW France
  • Thierry Bardy, VP marketing et innovation chez Orange
  • Benoit Perrin, Directeur Général EasyMile

L’équipe du Club Digital emlyon business school forever :
Stéphane Feuillebois, Olivier Geyer, Sarah Prévot, Roxane Labat, Gaëlle Brunetaud-Zaïd, Pierre Dubail, François Hoehlinger, Charlotte Garcia-Moreau

Pour s’inscrire : http://club-digital.fr

 

Gaëlle Brunetaud Zaid

Gaëlle Brunetaud-Zaïd est directrice du lab de recherche latitude77, coach, consultante en communication interpersonnelle, en intelligence collective et en innovation. Elle investigue et écrit sur le leadership, l’innovation, les nouveaux business models et accompagne en particulier les personnes atypiques, à multi-potentiels. Elle a travaillé 15 ans chez Engie et dans les nouvelles technologies.

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