Xavier Bertrand attaque la « charte de bonne conduite » proposée aux plateformes type Deliveroo

Xavier Bertrand, 29 août

A l’occasion de l’université d »été du Medef, le 29 août, Xavier Bertrand, Président du conseil régional des Hauts de France, a dénoncé la création de nouveaux canuts par certaines plateformes du numérique comme Deliveroo. Les canuts étaient des ouvriers tisserands soumis à de difficiles conditions de travail.au 19ème siècle.

La charte de bonne conduite en accusation

Le responsable politique pointe la manière dont ce type de plateforme a recours à des employés en particulier pour la livraison sous statut d’auto entrepreneur et la « charte de bonne conduite » prévue dans le projet de loi d’orientation des mobilités, la loi LOM. « Pardonnez moi de le dire comme cela, sans être énervé mais un peu. Vous [NDLR : Xavier Bertrand s’adresse aux patrons qui assistent à l’événement] on vous emmerde matin midi et soir avec la réglementation du travail, et pendant ce temps là on est en train de fabriquer les nouveaux canuts avec les salariés de ces plateformes. Et on laisse faire » s’insurge-t-il.

Le président de la région des hauts de France ironise alors sur les conditions faites aux patrons traditionnels. « Imaginez que vous dans vos entreprises, vous n’ayez pas un règlement intérieur, mais une charte qui dit que ‘je vais bien me comporter’ et que l’inspection du travail fasse marche arrière. C’est ce qui est en train de se passer aujourd’hui » présente-t-il.

Il poursuit. « Et Deliveroo communique en disant qu’il a une charte et que tout se passe bien chez lui. Ce sont de nouveaux canuts que l’on met en place. Et cela ne créera pas demain un abaissement de vos charges réglementaires et fiscales et sociales à vous [NDRL : il s’adresse toujours aux patrons], mais on en est en train de créer une disparité complète et totale » ajoute-t-il.


Les plateformes ne respectent aucune règle

Xavier Bertrand affirme que les Gafa (Google Apple Facebook et Amazon) et les plateformes numériques de type Deliveroo ne réussissent que parce qu’ils ne respectent aucune des règles de concurrence, règle fiscale et règle sociale. « Donc au bout d’un moment il faut quand même se réveiller. Parce que cela finira mal tout cela. Parce que l’on parle des inégalités dans vos entreprises, mais parlons des inégalités dans la société qui sont créées par ces disparités » alerte-t-il.

Il estime qu’il vaudrait mieux que  la régulation soit moins forte sur certains secteurs qui en ont beaucoup depuis de nombreuses années et qu’elle soit beaucoup plus forte et beaucoup plus appropriée sur de nouveaux secteurs comme ceux des plateformes numériques. « On a beaucoup parlé des Gafa, et on a raison d’agir, de leur tordre le bras avant qu’ils n’étranglent toute l’économie et demain certainement des Etats. Mais sur les plateformes ce qui est en train de se passer est un vrai scandale. Ce sont des emplois qui ne seront pas pérennes et qui finiront par détruire le lien social dans notre pays » conclut-il.

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